vendredi 23 octobre 2009

La fièvre du baseball

Le calendrier dit 23 ootobre, mais regardez dehors (surtout si vous êtes à Québec), c'est le printemps! Et qui dit printemps dit baseball, bien sûr.

L'Époque glorieuse des Expos est sorti il y a une couple de semaines. (J'attend mon service de presse avec impatience, je n'ai pas le salaire d'Alex Rodriguez pour me payer tous les livres qui m'intéressent.) Et le tome 1 de Il était une fois les Expos, qui devait sortir en avril, arrive sur nos tablettes début novembre.
Du vrai bouillon de poulet pour l'âme du libraire amateur de balle! Je pense de plus en plus sérieusement à fonder un club avec les deux autres.

Pour d'autres livres sur le baseball, une brève de mai dernier que j'ai publiée sur le site de Pantoute.

mardi 20 octobre 2009

Court, mais bref.


Je crois que c’était aujourd’hui la dernière liste de finalistes du Femina. Il n’y a plus Mavrikakis, ni Bissoondath, mais encore Laferrière. Let’s go Dany!


Attention : ne pas confondre L’Élégance du jardinier et La constance du hérisson ! Authentique, ou quasiment.

Dans un intéressant article du toujours pertinent Pierre Assouline, on découvre que le pouchigne ne serait pas la seule façon de publier un roman. (Naïf toi-même!)

Mon livre a été, ou va être sous peu pilonné. Un vilain mot pour une triste patente. Quand je le rééditerai je l’appellerai Œuvres complètes tome 1, ça en jette quand même plus.

« Même avec un office, on peut atteindre le fonds. »

200 blogueurs se sont donnés le fou défi de recenser tous ou presque tous les livres de la fâmeuse « rentrée ». (On n’en sortira jamais.) C’est par ici.

Samuel, pensant sans doute au pool de hockey pendant qu’il rangeait la section bio : « J’y score d’instinct une couple de goals. » :-D

Il y a des calembours qu’on attend longtemps. Avez-vous Les pieds sales? (« Oui, et les italiques sont importantes. »)

La citation du jour, elle est de Bertrand Visage : « Le métier d’éditeur repose sur un lent travail d’attention qui n’a rien à voir avec la recherche du sensationnel » Sans blague! Est-ce A) de l’ironie; B) de l’humour involontaire ou C) de pieux désirs?

Qui peut me dire à qui j'ai piqué le titre de mon billet?

vendredi 9 octobre 2009

Our Man In Comics, trésor national.


Quand j’ai trouvé récemment qu’on allait publier le tome 2 d’une biographie de P.E. Trudeau sous le titre Regardez-moi bien aller, j’ai eu un petit choc. C’est évident : ils ont volé la formule à Marco. Marco, c’est-à-dire Marco Duchesne, libraire chez Pantoute depuis… oh! depuis l’époque du baladeur. Vous savez, celui avec des cassettes?
Bon, d’accord, l’expression est à tout le monde, en un sens. «Regardez-moi bien aller!» Regarde-moi ben. Tu penses que j’y arriverai pas? Tu te demandes comment faire au juste? Tu veux des trucs d’expert? Regarde-moi bien aller. L’expression est à tout le monde, mais elle est plus à certains qu’à d’autres. Elle est à Marco, il l’a faite sienne. Je le sais, j’étais là; pas au début, d’accord, mais les dernières années. Et je l’ai bien regardé aller.

À l’heure on l’on manque cruellement de libraires d’expérience, mettons plus de six mois, Marco Duchesne est une sorte de trésor national. Il est arrivé chez Pantoute en 1988. Lui et une bande de chums du programme de littérature de l’Université Laval font une virée dans le Vieux Québec; ils trouvent la librairie bien belle. Comparé à aujourd’hui, elle était un peu petite, il y a eu deux agrandissements depuis, mais c’est vrai qu’elle est belle. Marco a un peu d’expérience comme libraire, dans le cadre d’une job d’été à Alma, à la librairie Harvey. Il se dit que ce serait bien d’y travailler, et l’affaire se conclut bientôt.

Depuis, il a coulé de l’encre chez les imprimeurs et Marco a à peu près tout fait, chez Pantoute. «Informatisation» des livres, commandes, réception des stocks, achats et bien sûr étiqueter, placer, déplacer, cueillir, retourner, emballer, vendre… des livres. Il a été… comment dit-on? assistant-gérant, ou gérant de plancher, ou une autre appellation du genre et qui veut dire celui qui dirige les troupes, les répartit sur le plancher et partage entre elles les tâches. J’ai trouvé : le quart-arrière. (De nos jours c’est Christian Girard notre quart-arrière; d’ailleurs moi je ne sais pas, mais on dit qu’il ressemble à Brett Favre; sauf que c’est une autre histoire.) Aujourd’hui, vous verrez moins Marco, c’est parce qu’il travaille dans l’ombre, surtout à la réception. Non, il n’est pas réceptionniste, il reçoit les «marchandises», les livres, à son bureau dans l’entrepôt.

Mais surtout, surtout, Marco est un expert en bandes dessinées; en fait il est le spécialiste de la BD. «Our man in Comics», notre agent en BD. C’est, peut-être, sans doute, ce qui «fait» Pantoute de la façon la plus évidente, ce qui constitue notre image la plus durable: Pantoute, librairie spécialisée en BD. Ce rôle a changé avec le temps, il est moins avant-gardiste qu’il était, je dirais, mais il est toujours bien présent. Il y a encore beaucoup de gens qui vivent dans une beaucoup plus grosse ville qui nous disent qu’il trouvent chez nous beaucoup de livres (surtout des BD) qu’ils ne trouvent pas là-bas. Cela tient bien sûr à une certaine façon de gérer les stocks (que d’autres que nous pratiquent, je suppose) mais pour la BD, cela tient, surtout, en un mot: Marco Duchesne. Remarquez, il n’y a pas que nous qui en profitons; les bibliothécaires de Québec sont bien contents de l’avoir pour les diriger dans cette jungle bibliographique. Et puis les lecteurs et clients, les auteurs et dessinateurs, même les journalistes lui demandent conseil.
Après avec lu dans sa jeunesse les séries classiques de la BD belge et française, il s’est intéressé depuis son arrivée en librairie à presque tous les genres de BD; mais c’est le «comic book» de super-héros qui semble bien être aujourd’hui sa plus grande passion.
Sa plus grande passion dans le neuvième art, veux-je dire, parce que hors boutique, beaucoup d’autres choses passionnent Marco. Il y a une petite anecdote que lui et moi avons en commun. Comme moi, Marco a voulu devenir écrivain après avoir lu Le monde selon Garp. Mais s’il n’a pas eu le temps de le devenir, c’est probablement par manque de temps, ou d’avoir mis ses énergies ailleurs. Quand je l’ai connu, j’avais vécu une phase intense d’intérêt pour le jazz (et d’achats de CD). J’avais fait de nombreuses lectures sur le sujet (livres, magazines) et si j’avais encore beaucoup à apprendre, peu de gens pouvaient m’en montrer beaucoup. Et pas juste parce que peu de gens s’intéressent au jazz. Sauf que Marco avait vécu sa période intensément jazz lui aussi, mais en dix fois plus intense, comme tout ce qu’il entreprend. Ce qui fait qu’il m’en a montré tout un coffret, et qu’il continue à m’en montrer toutes les semaines. Depuis quelques années, il a mené son goût pour la musique jusque devant un micro de CKRL. En plus d’apprendre à jouer de la trompette. Et puis il y a le football (américain), ce sport qui pour Marco ne se pratique qu’en vert et jaune. Puis le cinéma. Là j’arrête, parce que je suis fatigué d’énumérer tous ces domaines où Marco n’a pas arrêté de m’en montrer. (Était-je donc si ignorant avant de le connaître? Ne répondez pas, s'il vous plaît.)
Côté lectures, il a sans doute un peu délaissé les Romantiques Allemands pour continuer de défricher le vaste monde de la BD, pour le plus grand bonheur de tous ceux qui en profitent, mais il s’intéresse encore à la littérature américaine, et restera toujours un fan de Voltaire.

Parler de Marco Duchesne comme un collègue, un libraire, un gars avec ses talents reliés au monde de la librairie, est une chose. Mais Marco est surtout pour moi un ami, l’un des plus précieux que j’ai eu dans ma pas si courte vie. Si dans son travail il est drôle, généreux, agaçant (dans le sens de taquin), dans la vraie vie, pas la vraie vie des politiciens de droite-centre mais la «vraie vraie vie», il l’est immensément plus.
Marco n’est pas dessinateur (pas à ma connaissance), sinon on peut parier qu’il aurait déjà pratiqué la BD. Il a bien fait quelques planches de «photo-bd» avec son kodak numérique; j’ai d’ailleurs passé une partie non négligeable de mon temps à le convaincre de les publier sur le web. Et à publier aussi ses commentaires sur le jazz et sur la BD pour que plus de gens profitent de sa générosité. Je sais comment ça pourrait s’appeler : Regardez-moi bien aller.