mercredi 20 janvier 2010

L'enlèvement d'un libraire.


Au début de la semaine dernière, mon patron a pris sa voiture et il est venu me chercher sur la rue Saint-Jean, au su et au vu de tous, pour m'emmener en Basse-Ville, dans les bureaux de notre succursale Saint-Roch. Pour toujours, ou pas loin.
Là où se trouvent les gens qui travaillent sur nos sites. J'étais libraire et édimestre, me voilà devenu édimestre à temps plein.
Plus de caisse à compter avant de rentrer chez soi, plus de livres à «scanner», à déballer, à remballer, à etc. Plus de ma question préférée: «Est-ce que je peux vous poser une question?»

La décision était prise depuis longtemps, et pourtant: le choc. (Je précise que j'étais d'accord avec la décision.) Le choc de laisser des collègues avec qui j'avais des moments privilégiés, qui me manqueront. Ne plus entendre Marco dire «regarde-moi bien aller» ou «Yippee-ki-yay, m----». Ne plus voir Anne-Marie faire la moue, une moue si sincère, devant des BD au goût contestable. Plus de rire de Julie, plus de jeu de mots flamboyant par Christian G., plus de citation de film par Christian V. (je n'ai pas reconnu All About Eve, Christian), plus de fins de soirées du samed... bon d'accord, de ça, je ne m'ennuierai peut-être pas beaucoup.

Maintenant, que faire avec mon blog de libraire? En faire un blog d'édimestre? L'alimenter en souvenirs et anecdotes du temps où j'étais libraire (la semaine passée)? Me promener en librairie (celle du quartier Saint-Roch, où je ne trouve jamais rien*) pour voir les nouveautés, prendre le pouls, et espérer que quelqu'un me demande: «est-ce que je peux vous demander quelque chose?» Oui.

Bien sûr, il y aura toujours les courriels, comme aurait sans doute dit Madame de Sévigné. Des jeux de mots plus ou moins foireux, des liens internet ou des citations de films («nice marmot») se transfèrent facilement au bas d'un courriel. Mais un rire? Une moue (sincère)?

Et surtout: comment ferai-je pour taquiner Marco jusqu'à l'écoeurement quand les Vikings vont gagner la coupe Stanley?

Qui peut me le dire?

(*) Pas parce qu'il n'y a pas ce que je veux, mais parce que j'ignore où c'est placé...

6 commentaires:

  1. ... oui mais alors une coupe Stanley Péan...
    Bravo !
    Patrick de Friberg

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  2. Libraire, c'est pas un métier, mais une condition. Je ne suis pas inquiet pour la suite des choses. D'ailleurs, édimestre de la librairie, c'est être libraire virtuel. T'es rendu 2.0, voilà tout!

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  3. @SPB: je suis 2.0! Merci, ça fait ma journée, et +...
    :-D

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  4. bonne chance dans tes nouvelles fonctions à succès.
    on va être obligé de s'envoyer des niaiseries par e-mail pour compenser tout le temps qu'on passera pas à se dire des niaiseries en pleine face
    tu vas me manquer, négro!

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  5. :(
    Moue sincère face à ton départ, mais pas la même que de pour les BD là, une autre de déception.
    See you in e-mail Honey Brown/Steph Pitch!

    Et, parce que tu ne m'entendras pas le faire avant longtemps: STÉPHANE PICHER!!!

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